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Brianny

Chapelle Sainte-Apolline (XVe siècle)

Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.)
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.)

Ce qui était probablement un simple ossuaire à la fin du Moyen Âge fit l'objet d'une décoration murale autour de 1510. Il est probable que ce bâtiment au plan rectangulaire fort simple fut ensuite entièrement couvert d'une charpente au XVIIe siècle ; il devint en tout cas une chapelle ouverte au culte à la fin du XVIIIe siècle.

Le programme peint de Brianny dans la tradition de la Danse macabre

Dans l'histoire de la peinture murale, le sujet de la Danse macabre a été précédé dès le XIIIe siècle par une tradition littéraire. L'existence d'un mur entier consacré aux femmes, séparées des hommes, emprunte peut-être un modèle développé un peu plus tôt au cimetière des Saints-Innocents à Paris, où semble faire pour la première fois son apparition, vers 1425, le sujet de la Danse macabre sur les murs d'un bâtiment. Trente couples, trente-deux à Brianny (seize d'hommes et autant de femmes) sont respectivement formés d'un vif (vivant) et de son double décédé, représenté sous l'aspect d'un squelette qui entraîne inéluctablement le vif vers son destin, destin partagé par tous les êtres humains, quel que soit leur statut social. En Bourgogne on trouve aussi une très belle Danse macabre, associée au Dict des trois morts et des trois vifs, un sujet similaire, à La Ferté-Loupière, en Puisaye.

Description

La scène commence dans l'angle sud du mur est avec deux femmes vêtues l'une comme au XIVe siècle, l'autre selon une mode du siècle suivant. Madame Lydie Péchadre, qui a étudié cette Danse macabre, suggère qu'il pourrait s'agir d'une donatrice et de sa fille, à moins qu'elles ne soient des parentes au niveau du lignage. Ce sont en tout cas des silhouettes uniques dans la tradition des Danses macabres peintes sur bâtiment et font certainement référence à un commanditaire local de l'oeuvre. Puis vient tout de suite après le défilé des hommes, avec le pape et l'empereur, le cardinal, le roi ou le duc, le connétable, l'évêque sans doute, le moine noir, le bailli probablement, un autre personnage effacé, le mort à la bêche, l'homme d'armes, le sergent, le ménestrel, le laboureur, le pèlerin, peut-être ensuite l'usurier et enfin un enfant mort qui achève la série des hommes. Des femmes se suivent au mur nord : la duchesse, la régente, la veuve, l'abbesse, la marchande, la femme grosse probablement, la fillette morte jeune qui est peut-être la fille de la précédente, la recommanderesse, la nourrice, la garde d'accouchée, la villageoise, la coquette et la folle. Les églises décorées de peintures murales, dans les environs de Précy-sous Thil, ne sont pas moins de neuf, mais les peintures médiévales concernent surtout l'église Saint-Jean-Baptiste de Précy-sous-Thil et l'église Saint-Pierre de Nan-sous-Thil. Les peintures datent dans les deux cas de la fin du XVe siècle. Les autres sont un peu plus tardives et sortent de notre période.

Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : murs nord, est et sud
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : murs nord, est et sud
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : murs sud, ouest et nord
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : murs sud, ouest et nord
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : mur des hommes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : mur des hommes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - La Danse macabre (v. 1510) : mur des hommes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - La Danse macabre (v. 1510) : mur des hommes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : l'homme d'armes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : l'homme d'armes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : le moine noir et le bailli (?)
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : le moine noir et le bailli (?)
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : hommes d'armes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : hommes d'armes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : mur des femmes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : mur des femmes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : la femme enceinte et sa fille
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : la femme enceinte et sa fille
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : mur des hommes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : mur des hommes
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre - mur des hommes : l'empereur et le cardinal
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre - mur des hommes : l'empereur et le cardinal
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : à droite, la folle et la coquette
Brianny - Chapelle Sainte-Apolline (XVe s.) - la Danse macabre : à droite, la folle et la coquette

Bibliographie

Sur le thème de la Danse macabre, on peut lire :

-Jacqueline Brossolet, Les Danses macabres en temps de peste, Anvers, 1971.

-Elina Gertsman, The Dance of Death in the Middle Ages : image, text, performance, Turnhout, 2010.

-Sophie Oosterwijk, Stéphanie Knöll, Mixed Metaphors : the 'Danse macabre' in Medieval and Modern Europe, Newcastle upon Tyne, 2011.