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Couches

Couches - Le chateau (XIIe au XVe siècle)
Couches - Le chateau (XIIe au XVe siècle)

Ancien prieuré Saint-Georges (Fin du VIIIe et XIe-XVe siècle)

Il s'agit de l'un des plus anciens établissements religieux de la région. Sans doute fondé dans le courant du VIIIe siècle, le monastère de Couches a été restauré vers l'an 800. Sa restitution à l'évêque d'Autun par Louis le Pieux au début du IXe siècle est confirmée par un acte de Charles le Chauve en faveur de l'abbaye Saint-Nazaire d'Autun (843). Le monastère s'inscrivait alors dans le mouvement de la réforme culturelle carolingienne : c'est là qu'a été copié à l'extrême fin du VIIIe siècle, à la demande de Martin, évêque d'Autun, un exemplaire du Bréviaire d'Alaric (un résumé actualisé du Code théodosien réalisé en 507 sur ordre du roi wisigoth Alaric II à Aires-sur-l'Adour, en Aquitaine), à une époque où l'église d'Autun avait besoin d'arguments juridiques pour faire valoir ses droits sur cet établissement qui faisait probablement partie des biens ecclésiastiques dont disposait illégalement le comte d'Autun. C'est du moins ce qu'a démontré Alain Dubreucq (Lyon III). Ce manuscrit, qui comprend aussi un glossaire unique, est aujourd'hui conservé à bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier sous la cote H 84. De la fin du VIIIe ou du début du IXe siècle date l'abside de l'église, aujourd'hui salle polyvalente communale.

Couches - Eglise de l'ancien prieuré Saint-Georges - L'abside (fin VIIIe et XIe siècle)
Couches - Eglise de l'ancien prieuré Saint-Georges - L'abside (fin VIIIe et XIe siècle)

Certes, ce massif a été modifié ultérieurement, notamment au début du XIe et au XVe siècle avec, en particulier, la pose de la poutre sculptée sous l'arc triomphal à l'entrée du choeur (consécration en 1496). Le sculpteur y a figuré la Wouivre, animal fabuleux qui fait partie de l'imaginaire régional. Sur les cinq conques absidiales échelonnées de la fin du VIIIe siècle, il en reste trois. L'abside surmonte une crypte de la même époque. Le monastère a ensuite végété et n'a pas échappé à la décadence au début du Xe siècle. Vers 940, l'évêque d'Autun le transforme même en place fortifiée pour y installer l'un de ses fils et pille le temporel du monastère. C'est probablement vers 1025 que l'établissement a été réformé par l'abbaye de Flavigny, dont il dépendit alors et dont il devint un prieuré. Au XVIIe siècle ce prieuré était occupé par des Jésuites et fut fermé en 1792 en tant qu'établissement religieux.

Couches - Eglise de l'ancien prieuré Saint-Georges - La Wouivre (XVe siècle)
Couches - Eglise de l'ancien prieuré Saint-Georges - La Wouivre (XVe siècle)

Bibliographie

-Christian Sapin, La Bourgogne préromane, Paris, 1986.

-Alain Dubreucq, "Le Bréviaire d'Alaric de Couches-les-Mines et l'influence aquitaine en Burgondie", dans Michel Rouche et Bruno Dumézil (dir.), Le Bréviaire d'Alaric. Aux origines du Code civil, Paris, 2008, p. 161-178.

L'église Saint-Martin (XVe-XVIe siècle)

Cette église a été commencée en 1480 et remplace un édifice roman.

Le château (XIIe au XIXe siècle)

C'est un très beau témoignage de l'architecture défensive en Bourgogne médiévale et il se visite. Il existait déjà au Xe siècle un bâtiment d'allure seigneuriale construit à l'initiative de l'évêque d'Autun, mais c'est au milieu du XIe siècle qu'un seigneur du nom de Gaudry établit véritablement une forteresse. Celle-ci est remplacée à la fin du XIIe siècle, lorsque le château appartenait au sire de La Roche-Nolay (La Rochepot aujourd'hui). C'est de cette époque que date le donjon carré, modifié à l'époque gothique, au sud-est. Des extensions (enceintes notamment) sont ménagées au XIIIe siècle et vers le troisième quart du XVe siècle, d'importants aménagement ont été réalisés, avec notamment la construction de la chapelle gothique, au nord-est. Le logis d'habitation ne date quant à lui que du XIXe siècle. Il a été édifié en style néogothique.

Couches - Le château : donjon (XIIe siècle pour l'essentiel)
Couches - Le château : donjon (XIIe siècle pour l'essentiel)

La tour Bajole (fin du XIIe siècle)

Aujourd'hui transformée en restaurant, cette demeure de type "maison-tour", probablement édifiée à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe, était la maison du bailli royal. Du terme latin baiulus vient en effet celui de "Bajole". C'est un témoin intéressant de l'architecture civile de l'époque romane tardive et en particulier d'un type particulier de maisons que l'on appelle les maisons-tours, comme on peut encore en voir à Tournus, par exemple. Il faut se rappeler que Couches était alors une enclave royale en plein coeur de la Bourgogne, comme Saint-Gengoux.

Couches - La tour Bajole (v. 1200)
Couches - La tour Bajole (v. 1200)