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Issy-l’Evêque

Église paroissiale Saint-Jacques le Majeur (XIIe siècle)

Au Moyen Âge, le bourg fortifié prit naissance à l'emplacement d'une ancienne villa gallo-romaine. L'église paroissiale, qui dépendait de l'évêque d'Autun, fut reconstruite à partir des premières années du XIIe siècle. On commença par le massif oriental (le choeur, l'abside et les deux absidioles), dépourvus de décoration (sauf quelques chapiteaux, les plus anciens de l'église, dans l'abside), et l'on poursuivit par la nef de six travées, mais en deux étapes : une première lors de laquelle on édifia les deux travées orientales de la nef, vers 1115-1120, puis une seconde, plus tardive de quelques années, qui fut consacrée aux travées occidentales. L'église n'a pas de transept. Le clocher, qui domine la façade, date de la deuxième moitié du XIIe siècle, le portail occidental sans tympan révélant déjà des éléments gothiques. La particularité de cette église est notamment de faire partie d'un groupe d'édifices dans lesquels le maître d'oeuvre a choisi comme système de voûtement la voûte d'arêtes pour la nef centrale. Cependant, à la différence d'Anzy-le-Duc, de Gourdon ou de Vézelay, les doubleaux à double rouleau qui soutiennent les voûtes perpendiculairement à l'axe de la nef ont un profil nettement brisé. On peut y voir une influence clunisienne qui contribue à l'impression d'une architecture de synthèse réussie de plusieurs traditions régionales. Elle ressemble également en cela à l'église des Hospitaliers de Pontaubert, dans l'Yonne. La nef est dotée d'un éclairage direct assuré par les fenêtres hautes. Elle possède des collatéraux eux-aussi voûtés d'arêtes.

Issy-l'Evêque - Eglise Saint-Jacques le Majeur (XIIe siècle)
Issy-l'Evêque - Eglise Saint-Jacques le Majeur (XIIe siècle)

Quarante-quatre chapiteaux décorent les piliers de la nef : les thèmes y sont très largement empruntés à un répertoire décoratif assez répandu, à dominante végétale (entrelacs, feuilles d'acanthes..) et animale, dans la veine des chapiteaux d'Anzy-le-Duc (atelier d'Anzy-nef) et de Gourdon, du moins en ce qui concerne les travées les plus anciennes, des têtes humaines apparaissant parfois entre des masques d'animaux. Les chapiteaux des travées occidentales, qui dénotent une maîtrise plus assurée de la sculpture, sont un peu postérieurs et sont l'oeuvre d'un atelier différent (v. 1140). On notera aussi la présence d'une fresque de date incertaine, mais sans doute tardive et assurément restaurée, dans la conque de l'abside. Elle représente le Christ en Majesté et les évangélistes, un thème également très courant au Moyen Âge.

Issy-l'Evêque - Eglise Saint-Jacques le Majeur (XIIe siècle)
Issy-l'Evêque - Eglise Saint-Jacques le Majeur (XIIe siècle)
Issy-l'Evêque - Eglise Saint-Jacques le Majeur (XIIe siècle)
Issy-l'Evêque - Eglise Saint-Jacques le Majeur (XIIe siècle)

Bibliographie

Christian Sapin (dir.), Bourgogne romane, Dijon, 2006.