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Vareilles

Vareilles - Eglise Saint-Martin - corbeau du portail : un chien mord le menton d'un homme
Vareilles - Eglise Saint-Martin - corbeau du portail : un chien mord le menton d'un homme

Église Saint-Martin (XIIe siècle)

Au IXe siècle Vareilles devait déjà être une villa, c'est-à-dire un domaine regroupant des familles de serfs exploitants, puisque le comte de Mâcon Eccard (†876) donne un peu avant sa mort l'alleu (terre normalement sans seigneur) de Vareilles à son frère et à son neveu. L'édifice paroissial actuel est en partie roman. Matthias Hamann pense aux années 1130 environ pour le chevet. Selon Anelise Nicolier, cependant, la travée de choeur, l'abside et le clocher sont plutôt à situer vers 1130-1150, et ont été ajoutés à une nef unique préexistante, très remaniée, à tel point qu'il est difficile de dire si la nef actuelle est romane ou de 1838, date à laquelle on sait que des travaux d'ampleur ont été entrepris dans cette église. La nef est peut-être en partie romane, mais dans ce cas, le parement, pour le moins, a été complètement refait. La façade, quant à elle, serait romane, comme le portail et ses sculptures. Les chapiteaux de la travée de choeur sont à rapprocher de ceux de Saint-Germain-en-Brionnais et de Bois-Sainte-Marie, comme le rappelle Anelise Nicolier. Les chapiteaux du portail ouest, plus récents, ont une parenté avec ceux de Saint-Laurent-en-Brionnais et La Chapelle-sous-Dun, au 3e quart du XIIe siècle, date également probable du clocher, lui-même restauré au XIXe siècle.

Vareilles - Eglise Saint-Martin (XIIe siècle)
Vareilles - Eglise Saint-Martin (XIIe siècle)
Vareilles - Eglise Saint-Martin (XIIe siècle)
Vareilles - Eglise Saint-Martin (XIIe siècle)
Vareilles - Eglise Saint-Martin (XIIe siècle) - Le clocher
Vareilles - Eglise Saint-Martin (XIIe siècle) - Le clocher
Vareilles - Eglise Saint-Martin : le clocher (v. 1130)
Vareilles - Eglise Saint-Martin : le clocher (v. 1130)

L'église se compose d'une nef unique charpentée, d'une travée de choeur couverte d'une coupole sur trompes que prolongent une travée de choeur et une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four et dépourvue d'arcatures. Le regard s'arrête face aux chapiteaux sur lesquels repose le linteau du portail ouest, fruit d'une imagination caractéristique de la période romane, mais surtout, avant d'entrer, il fixe le magnifique clocher brionnais où les colonnettes impriment au massif une verticalité et une légèreté que l'on retrouve par exemple au clocher de Saint-Laurent-en-Brionnais, à peu près contemporain. Le clocher est coiffé d'un toit pyramidal qui rappelle celui de Saint-Maurice-lès-Chateauneuf. Les corniches sont ornées de billettes souvent présentes dans l'architecture brionnaise par ailleurs, du moins celle qui s'inscrit dans la lignée de Saint-Fortunat de Charlieu, après 1150. Chaque étage est ouvert de deux baies juxtaposées. Celles du dernier étage ont de chapiteaux sculptés.

Vareilles - Eglise Saint-Martin : corbeau du portail : croix ancrée stylisée
Vareilles - Eglise Saint-Martin : corbeau du portail : croix ancrée stylisée

Bibliographie

-Matthias Hamann, Die burgundische Prioratskirche von Anzy-le-Duc und die romanische Plastik im Brionnais, Würzburg, 2000. Résumé de thèse en ligne.

-Christian Sapin (dir.), Bourgogne romane, Dijon, 2006.

-Anelise Nicolier, La construction d'un paysage monumental religieux en Brionnais à l'époque romane, Thèse (2015), Tome III, vol. 3, Corpus : Vareilles : p. 317-335.

-Page du site Lieux sacrés sur Vareilles.