Église Sainte-Marie-Madeleine (XIe et XIIe siècle)
Le plan de cet édifice intégralement d'époque romane présente des caractères inhabituels. Ces derniers sont dus à l'histoire complexe des affectations cultuelles du bâtiment. La partie la plus ancienne est située à l'est : il s'agit du chevet (abside, travée de choeur et croisillons non saillants) dont l'abside principale est flanquée de deux absidioles : cette partie-là date de la première moitié du XIe siècle, peut-être même du début du XIe. Les travaux se sont poursuivis avec les quatre travées les plus orientales de la nef principale dont la voûte en berceau repose sur des arcatures. Il s'agit de l'église paroissiale. En outre un clocher était élevé dans le même temps et terminé au début du XIIe siècle. Son décor d'arcatures lombardes et de frises à dents de scie est d'ailleurs assez typique des édifices de la période dans la région. Durant le second quart du XIIe siècle, la nef a été prolongée de deux travées vers l'ouest et un porche doté d'un très beau portail orné de chapiteaux à feuillages, encadré de pilastres cannelés et surmonté de voussures à l'appareil polychrome et d'un tympan nu polylobé sont venu compléter l'ensemble vers 1150. Durant la seconde moitié du XIIe siècle, sans doute dans la foulée du chantier précédent, une seconde nef unique, au sud, était accolée à l'ancienne nef du XIe siècle pour y accueillir la liturgie d'une communauté de religieuses bénédictines. Sous un même toit, communauté religieuse et communauté paroissiale étaient ainsi réunies, sans toutefois communiquer directement entre elles.
En 2002 des travaux de restauration ont permis de découvrir un ensemble de peintures murales romanes dans l'abside : il s'agit du thème très commun du Christ en Gloire, ici associé aux archanges. Ces peintures datées du premier quart du XIIe siècle et dont il convient de rapprocher le style et la facture de celles de Berzé-la-Ville sont très marquées par l'influence italo-byzantine.
Bibliographie
-Daniel Russo (dir.), Peintures murales médiévales, XIIe-XVe siècles. Regards comparés, Dijon, 2005.
-Christian Sapin, Bourgogne romane, Dijon, 2006.
-Id., "Le Villars, église de la Madeleine", dans Congrès archéologique de France, 166e Session (2008), Paris, 2010, p. 225-236. Contribution en ligne.
-Juliette Rollier-Hanselmann, "Étude des peintures murales romanes dans les anciens territoires de Bourgogne : de Berzé-la-Ville à Rome et d’Auxerre à Compostelle", In Situ. Revue des patrimoines, 22 (2013), p. 1-18. Article en ligne.