L'église romane Saint-Romain (XIIe siècle)
Une légende très tardive (époque moderne) veut qu'un disciple de saint Benoît de Nursie (v. 490-v. 555/560) du nom de Romain ait fondé à Druyes un petit monastère dans le courant du VIe siècle. On sait seulement qu'un lieu de culte existait à la fin du VIe siècle et que l'église Saint-Romain est paroissiale au XIIe siècle. C'est un édifice roman dans sa quasi-totalité. Il faut en effet excepter la sacristie moderne qui défigure un peu le beau chevet roman à absides alignées, la chapelle Notre-Dame-de-Pitié (XVe siècle) et la tour fortifiée à l'angle sud de la façade (XIVe-XVe siècle). Par un très beau portail en léger retrait de maçonnerie, on entre directement dans une nef aveugle de trois travées, couverte en berceau brisé et flanquée de collatéraux dont les voûtes d'arêtes contrebutent la voûte du vaisseau central. La nef se prolonge par la croisée du transept non saillant, surmontée d'une voûte d'arêtes, et par un choeur doté de deux absidioles. Si les chapiteaux de la nef présentent une ornementation végétale, ceux du transept sont historiés ou ont reçu un décor animalier. L'église Saint-Romain est un exemple très pur de roman bourguignon du milieu du XIIe siècle.
Le château des comtes d'Auxerre et Nevers (XIIe-XVe siècle)
Les témoins de l'architecture militaire d'époque romane sont relativement rares en général, et en Bourgogne notamment. Raison de plus pour insister sur la conservation exceptionnelle de cet ensemble fortifié dont la construction a été entamée dans la seconde moitié du XIIe siècle. C'est de cette époque que datent les arcatures romanes de l'ancienne salle seigneuriale malheureusement détruite et que l'on voit contre la muraille depuis la cour centrale. Le plan du château est un quadrilatère d'une cinquantaine de mètres de côté, flanqué de quatre tours rondes aux angles et de deux tours carrées sur les côtés. La tour-poterne par laquelle on entre dans la forteresse date pour sa part des XIVe-XVe siècles. La chapelle castrale est hélas ruinée. Le château est établi sur le promontoire qui domine le village de Druyes-les-Belles-Fontaines, irrigué de sources, d'où son nom. Il faut évidemment souligner le mérite des Amis du château de Druyes pour leurs efforts en matière de visites et de conservation du site.
Bibliographie et ressources en ligne
-Bernard Colette, Le château de Druyes, Druyes-les-Belles-Fontaine,s 1986.
-Christian Sapin (dir.), Bourgogne romane, Dijon, 2006.
-Site des Amis du château de Druyes.