Ancienne collégiale Saint-Potentien (XIe siècle)
Le site de Châtel-Censoir épouse l'agréable sinuosité de l'Yonne. Depuis l'éminence sur laquelle a été bâtie la collégiale, le paysage est également très beau. Châtel-Censoir a été le siège d'une châtellenie dépendant du comte de Nevers. On ne sait rien, ou presque, du monastère bénédictin qui exista jadis en cet endroit, mais il est certain que ce dernier a fait place, sans doute au début du XIe siècle, à un collège de chanoines. Ce sont eux qui ont fait reconstruire l'église, ainsi devenue collégiale, dans le second quart du XIe siècle, comme en témoignent les caractères de l'architecture et de la sculpture, seuls vestiges de l'église romane. À la même époque l'église reçut des reliques d'un martyr que les récits hagiographiques associent aux plus anciennes origines du christianisme à Sens, au IIIe siècle : saint Potentien. Les incendies n'ont pas épargné l'édifice. Deux d'entre eux, au XVe siècle (1448 et 1470), ont nécessité la reconstruction complète de la nef et du clocher, ce qui fut fait aux XVIe et XVIIe siècles.
Le maître d'oeuvre et les maçons qui ont travaillé à Châtel-Censoir, au chevet, sont très marqués par l'art du bâti qui s'épanouit à Auxerre au début du XIe siècle, selon les spécialistes. La voûte en plein cintre règne ici, dans la crypte comme dans le choeur, l'abside et les absidioles. Les chapiteaux montrent un décor végétal de rinceaux et animalier fort intéressant, malgré une relative maladresse stylistique. Ils comptent parmi les plus anciens chapiteaux romans de Bourgogne.
Bibliographie
-Christian Sapin (dir.), Bourgogne romane, Dijon, 2006.
-Guy Demanche, Châtel-Censoir. À la découverte d'un patrimoine méconnu, Châtel-Censoir, 2008.