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Joigny

Joigny : une création médiévale

Joigny est un exemple de création urbaine médiévale. Certes, avant la Révolution, la ville se situait en Champagne, non en Bourgogne, et fut fondée par le comte de Sens vers l'an mil. Joigny devient un comté dans le courant du XIe siècle. Un château avec enceinte est construit et la chapelle castrale, actuelle église Saint-Jean, est église paroissiale dès la fin du XIe siècle. La Porte du Bois (XIIIe siècle), avec ses deux tours, est d'ailleurs la seule des quatre tours encore debout aujourd'hui. Fort bien située entre Auxerre et Paris, sur les bords de l'Yonne, Joigny se dote d'un pont dès le XIIe siècle au moins. Le comte en tirait les revenus du péage et la viticulture a contribué a enrichir la ville. La lecture médiévale de la ville est simple : on distingue le quartier du château qui domine nettement la vallée de l'Yonne, le bourg qui le jouxte et ses faubourgs. Joigny a sa Rue des Juifs, attestation de la présence médiévale d'une communauté juive assez nombreuse qui a laissé des noms dans l'histoire de la pensée talmudique : Isaac de Joigny et son fils Yom Tov (fin du XIIe siècle), en particulier, sont des tossafistes importants qui prolongent l'oeuvre du maître Rachi de Troyes (1040-1105).

Joigny - Porte d'entrée médiévale de l'ancien château de Joigny
Joigny - Porte d'entrée médiévale de l'ancien château de Joigny

La ville ne compte pas moins de trois églises : Saint-Jean (XVIe siècle), Saint-André (XIVe-XVIe siècle) et Saint-Thibault (1490-1529). L'église Saint-André a été édifiée à la place d'un prieuré clunisien fondé vers 1080 et peuplé au début par des moines venus de La Charité-sur-Loire. Ces églises sont des édifices gothiques de la Renaissance. Il faut aller admirer dans l'église Saint-Jean le tombeau (avec cuve et gisant) de la comtesse Aélis de Joigny (1135-1187). Celui-ci a été sculpté au début du XIIIe siècle. L'artiste a représenté plusieurs personnages difficiles à identifier (il existe plusieurs hypothèses) et en particulier l'allégorie de l'Insouciance sur l'une des faces du tombeau. Il est vrai que cette époque correspond à l'essor du développement urbain. Cette église conserve en outre une très belle mise au tombeau du début du XVIe siècle, au style Renaissance déjà très marqué, et dont on ignore le nom de l'auteur. On peut aussi voir à Joigny plusieurs maisons à pans de bois remarquables : Maison de l'Arbre de Jessé, Maison du Bailly et Maison du Pilori notamment. Toutes datent du XVIe siècle. Elle sont donc un peu postérieures au Moyen Âge, mais peuvent aider à imaginer la physionomie urbaine médiévale de Joigny.

Joigny - Eglise Saint-Jean - Tombeau de la comtesse Aélis de Joigny (début du XIIIe siècle)
Joigny - Eglise Saint-Jean - Tombeau de la comtesse Aélis de Joigny (début du XIIIe siècle)
Joigny - Eglise Saint-Jean - Tombeau de la comtesse Aélis de Joigny (début du XIIIe siècle) : allégorie de l'Insouciance
Joigny - Eglise Saint-Jean - Tombeau de la comtesse Aélis de Joigny (début du XIIIe siècle) : allégorie de l'Insouciance
Joigny - Eglise saint-Jean -Mise au Tombeau (début du XVIe siècle)
Joigny - Eglise saint-Jean -Mise au Tombeau (début du XVIe siècle)

Complément d'information

-Éliane Robineau, Madeleine Boissy,  Joigny : au coeur de l'Yonne, Migennes, 2002.

-Consulter le site de la ville de Joigny.