Église priorale Saint-Vincent (1ère moitié du XIIe siècle)
Ce site d'oppidum, l'un des points culminants du Pays Chalonnais, fut un lieu de culte dès le très haut Moyen Âge (VIe siècle). Donnée au monastère de Paray-le-Monial en 988 par le comte de Chalon Hugues Ier, l'église alors en élévation fut remplacée par l'église actuelle dès le début du XIIe siècle. Celle-ci a bien des points en commun avec l'église de Gourdon toute proche, mais aussi avec les églises d'Anzy-le-Duc et avec l'abbatiale de Tournus, à un titre exceptionnelle dans le cas de celle-ci, puisque, comme dans la nef de Tournus, la nef de quatre travées est couverte de berceaux transversaux reposant sur des arcs diaphragmes. Si l'absidiole nord-est est la partie la plus ancienne et peut remonter à l'extrême fin du XIe siècle, la nef, comme le narthex ajouré surmonté d'un étage fermé, a été construite durant le premier tiers du XIIe siècle. Le choeur a été quant à lui été très remanié au XVIIIe siècle à la suite d'un incendie. La sculpture des trente-six chapiteaux est semble-t-il due à trois ateliers. Elle porte un décor végétal et des animaux affrontés qu'il convient de rapprocher des réalisations d'Anzy-le-Duc et de Gourdon. En outre le porche abrite un tympan sculpté au début du XIIe siècle, qui est à ce titre l'un des tout premiers tympans romans de Bourgogne : le Christ en gloire y est entouré de deux apôtres dans lesquels il faut peut-être reconnaître Pierre et Paul.
Bibliographie
-Christian Sapin (dir.), Bourgogne romane, Dijon, 2006
-Voir la contribution de Jens Reiche (Église Saint-Vincent) dans Monuments de Saône-et-Loire, Congrès archéologique de Saône-et-Loire 2008, Paris : Société française d'archéologie, 2010.
-Guy Lobrichon, Bourgogne romane, Lyon, 2013