Église Saint-Vincent (XIe siècle)
Une église plus ancienne est attestée dès le Xe siècle, mais l'édifice paroissial que l'on peut visiter a été quant à lui édifié vers la fin du XIe siècle et terminé au début du siècle suivant. Il est d'ailleurs impressionnant, non par ses dimensions, mais par la verticalité que le maître d'oeuvre est arrivé à imposer au vaisseau central de trois travées voûté d'un berceau en plein cintre sur doubleaux et doté de collatéraux couverts de voûtes d'arêtes. Les supports de la nef sont divers : des colonnes, mais aussi des piles maçonnées cylindriques qui font penser à l'église de Chapaize ou aux Écuries de saint Hugues à Cluny. Si l'on ajoute à cela les arcatures lombardes, on pourrait attribuer à cet édifice une date antérieure dans le courant du XIe siècle. Mais certains indices donnent à croire aux spécialistes qu'il s'agit là d'archaïsmes, comme précisément dans le cas des Écuries de saint Hugues en ce qui concerne les piles cylindriques (v. 1095-1107). La travée de choeur couverte d'une coupole octogonale sur trompes est d'un niveau technique maîtrisé. L'ensemble se prolonge par une abside voûtée en cul-de-four dont le parement extérieur est orné d'arcatures reposant sur des chapiteaux sculptés. Le clocher orné d'arcatures, de baies en plein cintre et de bandes d'angles est très haut, affirmation puissante de la vocation paroissiale de cet édifice dépendant de Saint-Vincent de Mâcon.
Ancien prieuré-doyenné clunisien de Bézornay (XIe-XVe siècle)
Situé en haut d'une colline dans un petit hameau paisible qui dépend de la commune de Saint-Vincent-des-Prés, le prieuré-doyenné de Bézornay est une pièce importante dans la vie économique de l'abbaye de Cluny, comme les quelque dix-sept ou vingt-cinq doyennés de la grande abbaye (le chiffre a varié selon les époques) au XIIe siècle. Le domaine clunisien de Bézornay s'est constitué là surtout à partir de la fin du Xe siècle, par acquisition et regroupement de terres. Une partie notable du dispositif fortifié du prieuré-doyenné de Bézornay est conservé. La tour maîtresse, édifiée vers 1100, a été surélevée au siècle suivant, puis équipée d'un pont-levis et d'une bretèche au milieu du XIVe siècle. L'enceinte date du XIIIe siècle et le logis de la seconde moitié du XVe siècle. À côté, la petite chapelle du prieuré, aujourd'hui transformée en maison d'habitation, présente une absidiole en encorbellement remarquable.
Bibliographie
-Pierre Garrigou Grandchamp, Alain Guerreau, Jean-Denis Salvêque, Edward Impey, "Doyennés et granges de l'abbaye de Cluny. Exploitations domaniales et résidences seigneuriales monastiques en Clunisois du XIe au XIVe siècle", Bulletin Monumental, vol. 157 (1999), p. 71-113. Article en ligne.
-Christian Sapin (dir.), Bourgogne romane, Dijon, 2006.
-Guy Lobrichon, Bourgogne romane, Lyon, 2013.