Mailly-le-Château dans l'histoire
Depuis la route d'Auxerre, Mailly-le-Château accueille le visiteur depuis le surplomb qui domine l'Yonne. Mailly-le-Château fut d'abord un oppidum habité par des Celtes vers le VIe siècle avant-J.-C. Dès le VIIe siècle, durant le haut Moyen Âge, les carrières de Mailly-le-Château fournissent des sarcophages pour la région. Les XIIe-XIIIe siècles sont cependant la période du Moyen Âge la mieux connue en ce qui concerne ce bourg pour lequel l'activité fluviale, en particulier celle du flottage de bois, constituait un atout important. Les origines du pont remontent à la fin du XVe siècle (même si un pont plus ancien a dû exister dès le XIIe siècle) et la chapelle Saint-Nicolas (patron des mariniers) établie sur l'avant-bec du pont à la même époque rappelle l'importance prise par cette activité du flottage des bois sur la rivière dans l'économie locale.

Un membre de la noblesse régionale a beaucoup compté dans l'histoire de Mailly : la comtesse Mathilde (ou Mahaut), fille du comte de Nevers et d'Auxerre Pierre de Courtenay (1165-1219). Née en 1188, elle épouse Hervé, baron de Donzy. Veuve en 1222, elle signe une charte d'affranchissement en faveur des serfs de Mailly entre 1223 et 1230. Le document assure certains progrès dans la condition de cette catégorie sociale. La libéralité de la comtesse Mathilde fut aussi à l'origine de la fondation à Mailly d'une léproserie, dont le lieu de culte encore en élévation dans le cimetière a pu constituer la chapelle après avoir été une chapelle castrale.

L'église Saint-Adrien (XIIIe-XIVe siècle)
La fondation de l'église paroissiale Saint-Adrien doit sans doute aussi beaucoup à la comtesse, morte en 1257. Cet édifice gothique commencé vers 1220, achevé au XIVe siècle avec la construction de la façade et complété à la même époque par l'édification d'une chapelle latérale dans le choeur, puis, au XVIe siècle, par celle d'une seconde chapelle à l'est, est un bel exemple de premier gothique et du gothique lancéolé dans la région. La façade est particulièrement originale : le pignon central est agrémenté d'une galerie d'arcatures où figurent cinq personnages parmi lesquels, au centre, sans doute la comtesse Mathilde elle-même, entourée probablement de ces serfs pittoresques qui lui devaient leurs nouveaux avantages. La vie sociale séculière s'invite ainsi à la façade d'une église et, fait rarissime, au détriment de toute autre représentation proprement religieuse. L'édifice conserve aussi des traces de polychromie à l'intérieur.











Chapelle Saint-Siméon (2e moitié du XIIe siècle)
Il s'agit peut-être d'une ancienne chapelle castrale. Cet édifice dédié à un anachorète (moine du désert) de Syrie qui vivait par ascèse au Ve siècle au sommet d'une colonne, d'où son surnom de Siméon le Stylite (v. 390-459), est constituée d'une simple salle rectangulaire couverte d'une voûte en berceau brisé, ouverte de sept baies romanes et ornée de chapiteaux à crochets. Elle a notamment conservé sa piscine liturgique.





Bibliographie et ressources en ligne
-Jean Chenouard, Mailly-le-Château à l'époque de la comtesse Mahaut : 12e-13e siècle, Clamecy, 1994.
-Page d'histoire à propos de Mailly-le-Châtel sur le site de la commune