Aller au contenu

Burnand

Burnand - Eglise Saint-Nizier - peintures murales de l'abside (v. 1100-1120) : le taureau (ailé ici), symbole de l'évangéliste Luc
Burnand - Eglise Saint-Nizier - peintures murales de l'abside (v. 1100-1120) : le taureau (ailé ici), symbole de l'évangéliste Luc

Chapelle Saint-Nizier (2e moitié du XIe et XIIe siècle)

Ce très bel édifice du plus pur style roman a été édifié au XIe siècle, pour ce qui concerne l'abside ornée d'arcatures lombardes. Une courte nef a été ajoutée au début du siècle suivant, au moment où, sans doute, l'on construisait également l'étage du clocher. Ce qui donne une importance particulière à cette modeste chapelle de campagne est cependant le programme de peintures à fresques conservées sur les murs de l'abside, à l'intérieur. On y voit le Christ en majesté entouré par les symboles des quatre évangélistes (saint Luc et saint Jean sont toutefois du XVe siècle). Le Christ tenant une faucille se réfère à Apocalypse 14, 14-19, un passage narrant la vision du Fils de l'homme venant moissonner la Terre. Selon Juliette Rollier-Hanselmann, l'originalité de cette composition tient notamment dans le fait que le peintre aurait été formé dans le nord de la péninsule ibérique, la technique utilisée et plusieurs détails renvoyant à des oeuvres de la Seu d'Urgel et de la Catalogne ainsi qu'à certaines enluminures du commentaire de l'Apocalypse dû au moine espagnol Beatus de Liebana (v. 776-786). Certes, le Christ s'inscrit dans une double mandore en forme de 8 d'une facture assez sommaire, mais c'est là une composition tout à fait unique en Bourgogne qui souligne une fois de plus le lien étroit entre la peinture à fresques et le décor peint des manuscrits. Cet écrin isolé au nord de Cluny conserve donc le témoignage pictural d'une christologie eschatologique puisant à des sources lointaines, à une époque où les réseaux clunisiens s'étendent déjà jusqu'en Espagne.

Burnand - Eglise Saint-Nizier : peintures murales (v. 1100-1120)
Burnand - Eglise Saint-Nizier : peintures murales (v. 1100-1120)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Christ en majesté (v. 1100, croix ajoutée au XVe siècle)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Christ en majesté (v. 1100, croix ajoutée au XVe siècle)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Peintures murales de l'abside : la figure d'homme, symbole de l'évangéliste Marc (v. 1100)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Peintures murales de l'abside : la figure d'homme, symbole de l'évangéliste Marc (v. 1100)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Peintures murales de l'abside : un apôtre (v. 1100)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Peintures murales de l'abside : un apôtre (v. 1100)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Peintures murales de l'abside : un apôtre (v. 1100)
Burnand - Eglise Saint Nizier - Peintures murales de l'abside : un apôtre (v. 1100)

 

Bibliographie

-Juliette Rollier-Hanselmann, "Étude des peintures murales romanes dans les anciens territoires de Bourgogne : de Berzé-la-Ville à Rome et d'Auxerre à Compostelle", In situ. Revue du patrimoine, 22 (2013). En ligne sur cette page.

 

Église Saint-Martin-de-Croix

Cet édifice situé dans un hameau dépendant de la commune de Burnand est fort simple dans son plan : une nef romane non voûtée et un choeur à chevet plat remanié au XVe siècle. À noter la présence d'un clocher-peigne qu'on ne retrouve guère pour l'époque romane et dans la région qu'à Saint-Martin-de-Lixy, en Brionnais. La partie romane est souvent datée du XIe siècle, mais l'appareil soigné des murs gouttereaux et du portail sud désignerait tout aussi bien le siècle suivant.

Burnand - Eglise saint-Martin (XIIe siècle) au hameau de Saint-Martin de Croix, commune de Burnand
Burnand - Eglise saint-Martin (XIIe siècle) au hameau de Saint-Martin de Croix, commune de Burnand