Église Sainte-Marie-Madeleine (XIIe siècle)
C'est sans doute aux moines clunisiens que l'on doit la construction, ou plutôt la reconstruction de l'église au XIIe siècle. On peut peut-être voir dans l'appareil de la façade, en opus spicatum par endroit, un indice de plus grande ancienneté de cette partie là de l'édifice (Xe-XIe s.). La nef unique plafonnée est prolongée par une travée couverte d'une coupole sur trompe, puis par une abside courte comportant une galerie d'arcatures reposant sur des colonnettes à chapiteaux sculptés. Le dernier étage du clocher a été reconstruit à l'époque moderne. Péronne était au XIIe siècle une obédience (ou doyenné) de Cluny, comme Bézornay, Jalogny ou Malay. Il s'agit d'un prieuré à la tête d'un réseau de biens temporels, des centres d'exploitation en fait, parfois aussi d'une paroisse - et c'est le cas à Péronne. Jusqu'au milieu du XIIe siècle le terme utilisé pour désigner ces maisons au coeur du système religieux, institutionnel et seigneurial clunisien est obedientia (obédience), peu à peu remplacé par decania (doyenné).
On notera la présence de deux linteaux très intéressants aux portails sud de l'église. L'un est orné d'un coq et l'autre de deux quadrupèdes affrontés autour de ce qui est sans doute l'Arbre de vie. Il s'agit d'un remploi d'éléments sculptés probablement au XIe siècle, dans le deuxième cas au moins.