Église Saint-Hippolyte (XIe s.)
En 1030, l'évêque de Chalon Geoffroy (1016-1033) fonde à Combertault une communauté de chanoines réguliers. C'est au temps de cet épiscopat qu'il faut attribuer le début de la construction de l'abside et du choeur de l'église Saint-Hippolyte où se déploient, dans la maçonnerie au petit appareil régulier caractéristique de cette technique de bâti, les éléments de l'architecture dite "lombarde" comportant des lésènes (pilastres) liées par des arcs en chevron et une bande décorative à dents de scie surmontant les bandes lombardes. À l'origine l'église était beaucoup plus vaste, puisqu'elle dépassait les 40 mètres de longueur. Cette collégiale est passée dans la dépendance de Saint-Étienne de Caen (entre 1071 et 1076), puis dans celle de Saint-Bénigne de Dijon en 1096. Elle devient une priorale monastique sans doute en 1120. Dans le mur gouttereau du collatéral sud aujourd'hui ruiné, les vestiges de piliers ronds comparables à ceux que l'on peut voir à Saint-Philibert de Tournus et dans le scriptorium de Saint-Bénigne de Dijon sont encore visibles. Ils témoignent également de cette architecture romane de style lombard du XIe siècle.
L'abside et le choeur de l'église conservent également des restes de peintures à fresques réalisées par deux ateliers distincts dans le courant du XIe siècle et mis au jour en 1989. Celles de l'abside doivent, selon Barbara Franzé, être rapprochées des fresques réalisées dans la crypte de la cathédrale d'Auxerre (le fameux "Christ à cheval") et que l'auteur date des années 1040 (photos des fresques à venir dans cet article), et non des années 1100, date admise antérieurement et encore aujourd'hui par d'autres spécialistes de la décoration peinte.
Bibliographie
-Christian Sapin, 1991, « Combertault (Côte-d'Or), église paroissiale Saint-Hippolyte », Archéologie médiévale, 21, p. 305-306.
-Frédéric Didier, 1997, « L'église Saint-Hippolyte de Combertault », in Congrès archéologique de France, Côte-d’Or, Dijon, la Côte et le Val-de-Saône", 152e session, 1994, Paris, p. 101-110.
-Juliette Rollier-Hanselmann, "D'Auxerre à Cluny : techniques de la peinture murale entre le VIIIe et le XIIe siècle en Bourgogne", Cahiers de civilisation médiévale, 40 (1997), p. 57-90. Article en ligne.
-Ead.,"Étude des peintures murales romanes dans les anciens territoires de Bourgogne : de Berzé-la-Ville à Rome et d’Auxerre à Compostelle", In Situ. Revue des patrimoines, 22 (2013), p. 1-18. Article en ligne.
-Barbaré Franzé, "Les peintures romanes de la cathédrale d'Auxerre. Une relecture", Bulletin du Centre d'Etudes Médiévales d'Auxerre, 14 (2010), p. 83-99. Article en ligne.