Église priorale Saint-Pierre
Du monastère fondé au VIIIe ou IXe siècle et qui dépendait de l'abbaye Saint-Martin d'Autun, c'est le seul vestige, mais un vestige qui impose le détour en raison de l'intérêt que présente l'ensemble sculpté des chapiteaux de la priorale, notamment. Au début du XIIe siècle, les moines reconstruisent leur église. Mais à la fin du XIIe siècle, un incendie détruit le collatéral nord, reconstruit en style gothique au début du XIIIe siècle, ce qui explique que la nef possède des collatéraux de styles différents. Le nombre de piliers n'est d'ailleurs pas le même de part et d'autre, ce qui induit une différence de rythme au niveau des travées. Toutefois, les chapiteaux romans ont été remployés par les constructeurs gothiques. Le choeur à chevet plat est également roman, mais l'ancienne coupole de la croisée du transept a été remplacée par une voûte en brique. La voûte de la nef a d'ailleurs aussi été reconstruite en brique (en 1858).
Le principal intérêt de l'église réside donc dans ses 23 chapiteaux romans dont la facture les rapproche de l'atelier des sculpteurs du choeur d'Anzy-le-Duc, au début du XIIe siècle, vers 1120 au plus tard. Certains chapiteaux présentent des thèmes purement décoratifs, de type végétal, d'autres des chouettes et autres animaux affrontés, un très beau chapiteau représentant un harpiste, parmi des êtres monstrueux tirés du bestiaire classique du haut Moyen Âge. C'est l'un des principaux ensembles sculptés de la Nièvre aux côtés, notamment, de Saint-Révérien et Saint-Parize-le-Châtel tout proches.
Il faut également signaler le très beau portail nord de l'église, en style roman de transition, sculpté à l'extrême fin du XIIe siècle ou au début du siècle suivant : on y voit le Christ en majesté accompagné des quatre évangélistes au tympan et d'anges thuriféraires qui occupent la voussure. On aperçoit encore les traces de polychromie médiévale (et même d'inscriptions) de ce très beau tympan, l'un des tout derniers tympans romans de Bourgogne (v. 1190-1200), que Juliette Rollier-Hanselmann n'hésite pas à qualifier de "joyau exceptionnel de la Nièvre".
L'église conserve quelques éléments de mobilier intéressants, en particulier un gisant du XVe siècle, une pierre tombale du XVIe et surtout une belle pietà de la fin du XVe siècle dans l'absidiole sud.
Bibliographie
-Bon article Wikipedia sur cette page.
-À propos du portail nord, voir cet article de Juliette Rollier-Hanselmann, mis en ligne par le Centre d'études médiévales d'Auxerre.