Église Saint-Révérien (milieu du XIIe siècle)
Histoire et architecture
Une église précédente, au même emplacement, avait été donnée par l'empereur Charles le Gros à Saint-Cyr de Nevers en 886. L'évêque l'offrit en 1076 à l'abbaye de Cluny. L'église actuelle fut donc la priorale d'un établissement clunisien sans doute assez important, puisque la communauté a pu compter quinze ou vingt moines au XIIe siècle. S'il est particulièrement regrettable que la nef ait été détruite, puis reconstruite au XIXe siècle (dans le respect, toutefois, du style roman d'origine), le chevet doté de trois absidioles vaut absolument une visite. Le sanctuaire dépourvu de fenêtres hautes est entouré d'un rond-point ouvert sur les absidioles et comporte six colonnes rondes dominées par des chapiteaux où s'exprime l'influence de Cluny, bien qu'ils soient à rapprocher de la sculpture de La Charité. Les chapiteaux du rond-point font évidemment penser à ceux de Cluny III placés dans la même partie de l'édifice.
Cet ensemble sculpté est l'un des plus importants du département de la Nièvre. Les thèmes empruntés à l'Apocalypse et à d'autres passages de l'Ecriture sont traités avec une admirable maîtrise. L'un des chapiteaux du déambulatoire, qui montre des atlantes, comporte même le nom du sculpteur : Rotbertus me fecit. Sans être absolument rare dans la sculpture romane, puisque c'est par exemple le cas au tympan de la cathédrale d'Autun et au linteau du tympan latéral sud de l'église romane de Til-Châtel, cette précision mérite d'être mentionnée. À noter les magnifiques anges du portail de la façade ouest (roman) et la présence de fresques du XVIe siècle dans l'absidiole de droite.
Les peintures murales du XVIe siècle
Bibliographie
-Christian Sapin (dir.), Bourgogne romane, Dijon, 2006.
-Guy Lobrichon, Bourgogne romane, Lyon, 2013.