Chapelle de la Sainte-Trinité, hameau de Saint-Prix (commune de Dyo)
La lecture de ce bâtiment est rendue difficile par le fait que celui-ci a été souvent remanié. Toutefois, la chapelle est mentionnée dans une charte du cartulaire de Cluny au XIe siècle et construite à proximité d'une source aux eaux bienfaisantes, tout comme la chapelle Saint-Georges sur la commune voisine de Saint-Symphorien-des-Bois. Si le vocable de ce lieu de culte peut faire référence à une préoccupation théologique majeure de l'époque carolingienne (des controverses sur la Trinité ont agité la période à l'époque de Charlemagne) et désigner ainsi l'un des plus anciens édifices chrétiens localement, on peut aussi voir dans cet édifice une tentative de l'Église de lutter contre les rémanentes païennes dont de nombreux textes du haut Moyen Âge montrent qu'elles étaient fréquentes encore au IXe siècle, surtout associées aux sources et aux fontaines. De fait, le statut paroissial de Saint-Prix semble acquis dès le XIe siècle au moins, ce qui signifie à titre d'hypothèse une volonté d'encadrement, de normalisation, donc de contrôle des hommes. Le nom même du hameau, Saint-Prix, tire son nom de Priscus, un évêque de Clermont mort en 674. La reprise de maçonnerie visible entre la nef charpentée et le choeur à chevet plat couvert d'une voûte aux arêtes vives pourrait indiquer deux périodes de construction, mais la nef au moins, bâtie en moellons et moyen appareil pour les chaînages d'angles pourrait remonter au début du XIIe siècle (vers 1120 ?). Le portail et l'encadrement des baies ont en tout cas été modifiés au XVe ou XVIe siècle, tout comme le petit clocher.
Bibliographie
-Anelise Nicolier, La construction d'un paysage monumental religieux en Brionnais à l'époque romane, Thèse (2015), Tome III, vol. 1, Corpus : Dyo : p. 432-446 : 438-446.