Une cité médiévale fortifiée et labellisée "Plus beau village de France"
La cité médiévale de Noyers (prononcer "Noyère") doit à une puissante famille féodale son aspect de forteresse. Une même famille, dont est issu Hugues de Noyers, évêque d'Auxerre (1183-1206), qui entama l'édification (1196-1206) de ce complexe militaire à partir d'un château primitif plus modeste, a en effet dominé cette seigneurie dont dépendirent plusieurs dizaines de fiefs. Cependant, en 1285, Miles X a fait entrer Noyers dans la baronnie du duché de Bourgogne et en 1419, la duchesse Marguerite de Bavière a acheté la seigneurie de Noyers.
C'est donc à Hugues de Noyers que l'on doit le début des travaux qui dotèrent la ville d'un nouveau château, d'une triple enceinte et de fortifications autour de la ville. Sur les 23 tours que comptait ce dispositif, 19 sont encore visibles. Trois portes fortifiées, sur les quatre qui permettaient d'accéder à la ville, sont conservées : la Porte Peinte (au sud), la Porte de la rue Franche (donnant accès à la route de Tonnerre) et la Porte Venoise (dans la direction de Dijon). Plusieurs fois au cours du Moyen Âge, la redoutable forteresse, fruit des dernières réflexions en matière de poliorcétique (techniques d'assaut des cités fortifiées) à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle sous le roi Philippe-Auguste, résista aux armées ennemies : en 1216 contre celle de la comtesse de Navarre, en 1344 contre la soldatesque du capitaine dit "Fortépice", en 1463 encore contre les troupes du roi Louis XI. Il faut dire que Noyers occupait une position stratégique à la frontière des terres du duché et de celles des comtes de Champagne. Le château lui-même dominait la ville de Noyers depuis un éperon au nord, en contact avec la cité par la Porte de Venoise encore debout. Il reste aujourd'hui quelques ruines de ce château démembré à la fin du XVIe siècle sous le roi Henri IV (1589-1610) et dont les pierres ont en partie été réutilisées dans la construction de certaines maisons de la ville.
La ville, qui connaît un essor économique et démographique important aux XIIe-XVe siècles, possède des foires qui attirent marchands et artisans. La physionomie du bourg en garde d'ailleurs la trace au travers des belles maisons à pans de bois encore en élévation (XVe-XVIe siècle). On notera en particulier la maison dite "du Compagnonnage" (fin du XVe siècle) où des savetiers, un bourgeois en armes et des anges ont été sculptés sur la façade. Elle rappelle l'importance des corporations de métiers à la fin du Moyen Âge. De nombreux artisans y exercent encore des métiers d'art qui méritent eux-mêmes un détour.
L'église Notre-Dame a été construite entre 1490 et 1515 pour l'essentiel. Par son style, le gothique flamboyant, elle appartient à une période de transition.
Bibliographie
-Fabrice Cayot (dir.), Noyers. "Le plus bel chastel du royaume". Étude archéologique et historique, Chagny, 2013.
-Voir aussi le dépliant du l'Office de tourisme, avec plan de la ville.